Zaire : le drame annoncé



Ils étaient 500 000 il y a quelques jours. Ils sont maintenant plus d'un million de réfugiés sur les routes du Zaïre. La guerre qui s'abat dans l'Est du Pays entre Rwanda et Zaïre a déjà pour conséquence l'un des pires exodes jamais connu en si peu de temps. Un drame qui fait pourtant la une de tous les journaux depuis presque une semaine. Rien ne semble pourtant faire réagir la communauté internationale, qui constate, encore immobile, le développement de cette tragédie annoncée.

Les paroles du Consul de France au Zaïre, Patrick Lumes, sont pourtant claires. "Dans 48 heures, ce ne sera même plus la peine que les organismes humanitaires se dérangent", expliquait-il dimanche, évoquant une crise dont l'ampleur pourrait n'avoir encore jamais été atteinte. Maladie, épidémies, faims, tous les maux semblent s'abattre en ce moment sur cette frontière Zaïro-rwandaise.

Ce million de réfugiés, pour l'essentiel hutus, pris au piège des camps dans lesquels ils s'étaient réfugiés après le guerre civile rwandaise, mais aussi une partie de la population zaïroise, vit actuellement dans des conditions épouvantables, sous les tirs des deux armées. La majorité ne semble pas vouloir rentrer dans leur pays d'origine (Rwanda et Burundi), dirigés par des gouvernements tutsis. Beaucoup tentent de gagner des zones sans combat, plus avant dans le Zaïre, mais se trouvent du même coup dans des zones inaccessibles pour les secours.

L'ONU a demandé que soient mis en place des couloirs de sécurité afin de permettre l'arrivée de structures d'urgences. Avec l'Union européenne, elle projette d'organiser de nouvelles conférences, mais déjà le Zaïre a annoncé son intention de ne pas se rendre au sommet africain des pays des Grands lacs de demain. Le Rwanda de son côté continue de nier toute intervention au Zaïre.

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